Gastro-entérite de bébé : comment la prévenir et comment la soigner ?
Quels sont les risques de la gastro ?
Rares sont les enfants qui y échappent : chaque hiver, la gastro-entérite fait de véritables ravages parmi les tout-petits de 6 mois à 2 ans. Et ce n’est pas sans risque : la maladie, dans cette tranche d’âge, peut évoluer vers une déshydratation rapide et sévère. C’est dire s’il est important de reconnaître les symptômes, puis d’apprendre à hydrater régulièrement le petit malade pour éviter de filer aux urgences.
C'est quoi au juste une gastro-entérite ?
Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse intestinale, qui se traduit par des diarrhées et parfois des vomissements. Principal responsable ? Le rotavirus, un germe présent dans les selles et dans l’environnement et, surtout, terriblement contagieux. A la crèche, à l’école, dans la salle d’attente du pédiatre… les tout-petits se contaminent les uns les autres par simple contact.
Peut-on prévenir la maladie de la gatro ?
On peut, il est vrai, limiter les risques en respectant certaines règles d’hygiène de base : se laver les mains à l’eau et au savon après avoir changé son bébé, en sortant des toilettes, avant de préparer les repas, etc. Mais les médecins le savent aujourd’hui, ces mesures sont insuffisantes. Même en vivant dans un environnement irréprochable sur le plan de l’hygiène, un enfant sera porteur du virus plusieurs fois avant ses 5 ans. Et s’il ne développe pas la maladie, il peut toujours contaminer les autres…
Quels sont les symptômes les plus courants ?
Le plus fréquent et le plus simple à repérer, c’est la diarrhée, bien sûr. Soit plus de trois selles liquides par jour. Elle s’accompagne parfois de vomissements et d’une petite fièvre. Ces symptômes durent, en général, entre trois et huit jours. Mais le vrai danger de la diarrhée chez un tout-petit, c’est la perte en eau qui s’ensuit. Avec un risque majeur : la déshydratation… Et, à terme, un risque vital.
Comment sait-on qu'un bébé se déshydrate ?
Il y a certains signes qui ne trompent pas : votre tout-petit change de comportement, réagit moins aux sollicitations de son entourage. Par ailleurs, il n’a plus de larmes quand il pleure, sa bouche est sèche, sa salive collante. Enfin, ses yeux sont cernés, il est pâle et semble avoir perdu du poids.
Quelle conduite à tenir face à la gastro de bébé ?
Dès les premiers symptômes, vous devez consulter le pédiatre. S’il confirme le diagnostic, il vous prescrira des solutions de réhydratation orale (SRO). Très faciles à utiliser : il suffit de verser 200 ml d’eau faiblement minéralisée dans le biberon, puis le contenu du sachet, et de bien agiter le biberon jusqu’à ce que la poudre soit dissoute. N’ajoutez rien, ni sucre, ni jus de fruit, ni eau supplémentaire. Les SRO fournissent à l’enfant l’eau, les sels minéraux et les sucres nécessaires à une bonne réhydratation. Et oubliez le Coca ! Dans cette boisson, le taux de sodium est insuffisant pour limiter les pertes en eau.
Les solutés d'accord, mais à quelle dose ?
Au début, il convient de faire boire votre tout-petit très souvent et en petites quantités. Il ne vomit pas ? Augmentez les quantités et laissez-le boire à volonté. S’il vomit, n’arrêtez pas pour autant : fractionnez davantage les biberons et donnez-lui l’équivalent d’une cuillerée à café toutes les cinq minutes environ. Bon à savoir : vous pouvez conserver le biberon au réfrigérateur pendant 24 heures.
S'il n'en veut plus, doit-on forcer bébé ?
C’est inutile. Un bébé, même malade, connaît ses besoins. Au début, il boira beaucoup – et pas question de le limiter, bien sûr – mais quand il n’en veut plus, cela signifie qu’il est réhydraté.
Le coca, c'est bon contre la diarrhée ?
Quand un bébé a une diarrhée, le danger est qu'il se déshydrate vite. Pour l'éviter, seuls les solutés de réhydratation orale sont efficaces. Disponibles en pharmacie sans ordonnance, ils sont remboursés sur prescription.
D'après de nombreux médecins, le coca peut se révéler dangereux en aggravant la diarrhée. En outre, sa teneur en sodium est trop faible pour compenser les pertes en eau. Toutefois, le risque de se déshydrater est moins important vers 3-4 ans. Et comme les solutés sont moins bien acceptés, un verre de coca dilué dans de l'eau salée vaut mieux que rien... En attendant la visite chez le pédiatre !
Et si la diarrhée continue ?
Rien d’anormal à cela : les solutions de réhydratation orale agissent uniquement sur la déshydratation et ne luttent pas contre le rotavirus, responsable de la gastro-entérite. Il arrive même au petit malade d’avoir une selle au moment où il boit le biberon de SRO. Pas d’inquiétude, il s’agit d’un réflexe physiologique, tout à fait normal.
Et pour les repas on fait quoi ?
On le sait, l’apport calorique a tendance à limiter la durée des diarrhées. Donc pas question de le mettre à la diète. Vous allaitez ? Continuez. Vous lui donnez du lait premier âge ? Demandez l’avis de votre pédiatre, qui vous prescrira peut-être un lait sans lactose, pour limiter les diarrhées. Et si son alimentation est déjà diversifiée, ne changez rien. Simplement, pour limiter les selles liquides, misez sur les carottes, le riz, les pommes de terre et la viande de volaille.
Quand faut-il emmener bébé aux urgences ?
Si, malgré le traitement, votre tout-petit continue de vomir, perd du poids, s’il est mou et somnolent et que ses yeux restent cernés… filez aux urgences. Les médecins le réhydrateront alors par voie intraveineuse. Rassurez-vous, ces cas sont rares, car bien utilisées, les SRO constituent une arme vraiment efficace. Un bon conseil : ayez-en toujours à la maison.
Deux vaccins efficaces... mais non remboursés !
Aujourd’hui, il existe sur le marché deux vaccins contre la gastro-entérite : Rotateq, commercialisé par Sanofi Pasteur MSD, et Rotarix, du laboratoire GSK.
- Dans les deux cas, ce sont des solutions buvables qui ne nécessitent donc aucune injection.
- Ils doivent être donnés à partir de 6 semaines et avant l’âge de 3 mois. L’un comprend deux doses (Rotarix), l’autre trois (Rotateq). L’intervalle entre chaque dose doit être de quatre semaines au minimum.
- Au-delà de 6 mois, inutile de vacciner : le tout-petit a été en contact avec le virus et son organisme est désormais capable de fabriquer des anticorps pour s’en protéger. Vacciner avant 6 mois assure une protection au moment où la gastro est la plus sévère pour les tout-petits.
- Aujourd’hui, ces deux vaccins ne sont pas recommandés car les solutions de réhydratation orale sont efficaces et remboursées. Mais ces mêmes autorités vont peut-être revoir leur copie dans le courant de l’année. En attendant, la vaccination coûte environ 138 € les deux doses de Rotarix, et 150 € les trois doses de Rotateq (non remboursées).
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