lundi 8 mai 2017

5 questions sur la fièvre chez l’enfant

5 questions sur la fièvre chez l’enfant

La fièvre est une élévation de la température du corps au-delà de 38°C. C'est une réaction normale de l'organisme pour l'aider à lutter contre une infection. Très fréquente chez l’enfant, elle est la plupart du temps sans gravité et disparaît rapidement. Explications.
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fièvre
1. Une fièvre élevée représente-t-elle un danger ?
La fièvre est un mécanisme physiologique du corps pour combattre une infection. C’est un symptôme fréquent qui accompagne un grand nombre de maladies banales dans la petite enfance. Sauf cas très particuliers, la fièvre de l’enfant n’est dangereuse en elle-même, même si elle est élevée Certains virus bénins provoquent des fièvres importantes. Néanmoins, elle peut être le premier symptôme d'une maladie infectieuse grave (méningite, septicémie, pyélonéphrite, abcès profonds etc..).

2.Quand  conseiller aux parents de consulter ?
Une fièvre chez un nourrisson de moins de 3 mois doit nécessiter une consultation médicale. A cet âge-là, l’origine de la fièvre doit systématiquement être recherchée car elle peut être le symptôme d’une infection bactérienne qu’il faut traiter. Il est également préférable de consulter rapidement si l’enfant a des épisodes de fièvre fréquents ou si sa fièvre est supérieure à 40 °C. Dans les autres cas, il est possible d’attendre 2 ou 3 jours avant de consulter sauf si bien-sûr l’enfant supporte mal la fièvre, s’il est en mauvais état général (perte d’appétit, sommeil perturbé…). La fièvre se régule spontanément en quelques jours.

3. Faut-il traiter la fièvre ?
Un traitement médicamenteux peut être utile surtout si la fièvre est supérieure à 38,5°C et que l’enfant est mal à l’aise. L’objectif est de soulager l’inconfort et non de faire baisser la température. Le paracétamol est le médicament le plus couramment utilisé. Il doit être pris en première intention. Il a des propriétés antipyrétiques (abaissement de la température corporelle) et antalgiques (soulagement de la douleur). De l’ibuprofène (anti-inflammatoire) peut être ponctuellement utilisé chez l’enfant de plus de 3 mois. Mais attention il ne doit pas être administré si l’enfant a la varicelle ou qu’il a un risque de déshydration. Aucune étude ne prouve que l'alternance ou l'association de deux médicaments est plus efficace. L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical. Concernant les mesures d’hygiène, il est recommandé de découvrir l’enfant fiévreux, l’hydrater en lui donnant souvent de l’eau fraîche et maintenir une température intérieure comprise entre 18 et 20°C. Le bain tiède n’est plus indiqué pour faire baisser la fièvre. La variation brusque de température peut en effet être mal tolérée par l’enfant.  

4. Comment est- pris en charge la fièvre dans les lieux d’accueil ?
Les enfants ayant de la fièvre sont acceptés en crèche. Dès 38,5 °C, un médicament antipyrétique,  généralement du paracétamol, peut être administré après avoir préalablement informé les parents. Il est indispensable de s’assurer que l’enfant n’a pris aucun médicament de ce type  dans les 4 à 6 heures précédentes. Une heure après la prise, la température sera reprise pour s’assurer qu’elle baisse. Les assistantes maternelles ne peuvent administrer un médicament antipyrétique en cas de fièvre en l’absence d’ordonnance.

5. Une fièvre élevée entraîne-t-elle systématiquement des convulsions ?
Une fièvre peut générer des complications, notamment des convulsions "hyperthermiques". Elles peuvent apparaître lors d’un épisode fébrile, au moment de la montée de fièvre. Une prédisposition génétique existe, le risque est multiplié par deux chez un enfant dont les deux parents ont fait des crises convulsives fébriles dans l'enfance. Un traitement antipyrétique ne permet pas de prévenir les convulsions.





 
Article rédigé par : candice Satara - Bartko

Développement psychologique de l’enfant : les principales étapes

Développement psychologique de l’enfant : les principales étapes

Rappel avec le psychologue-psychanalyste Harry Ifergan*, des grandes étapes majeures du développement psychologique  de l’enfant. Des indications précieuses pour des pros parfois déroutés par le comportement des tout-petits qu’ils accueillent. Mais tout s’explique ou peut s’expliquer, ou en tout cas ces repères peuvent aider à mieux comprendre le phases que le jeune enfant traverse de sa naissance à 4 ans.
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À six semaines, le premier sourire intentionnel apparaît et prouve que l’enfant est en interaction avec l’autre.
À huit mois, il ressent qu’il existe individuellement et qu’il n’est plus en fusion avec sa mère.
À neuf mois, les premiers cauchemars peuvent survenir, signes de l’évidence que lui et sa mère sont deux êtres bien distincts.
Cette séparation symbolique lui indique qu’il est donc dépendant de ses parents. Et plus généralement des adultes. Ce manque d’autonomie et cette vulnérabilité l’atteignent au point de provoquer des cauchemars.

À partir de dix-huit mois : le début de la phase d'opposition
Jusqu’à trois ou quatre ans, l’enfant entre dans une phase dite d’opposition systématique à tout ce que ses parents ou « substituts de parents » c’est à dire vous les professionnels de la petite enfance, qui lui proposent ou lui imposent. Une bonne partie des « non » qu’il va énoncer constitue des tentatives de se démarquer des souhaits et des désirs de ses parents. Cela reviendrait pour lui à dire à l’adulte qui l’a en charge : « Toi, c’est toi et moi, c’est moi », une manière comme une autre d’affirmer qu’il existe à part entière et se distingue bien mentalement de ses parents.

Vers deux ans : toujours le "non" et les premières peurs
 Les premières difficultés d’endormissement apparaissent. L’enfant se met à avoir peur de s’endormir. Il a peur seul dans le noir, craint quelque chose mais sans même en avoir conscience, ne peut véritablement dire ce qu’il redoute car la raison de ses peurs est floue. Il refuse alors de se séparer de ses parents. Certains, à cet âge, connaissent des phases de cauchemars, ces troubles du sommeil correspondant précisément au fait que le caractère de l’enfant s’affirme de jour en jour. Il devient capricieux, exigeant et veut tout régenter. Or, autant il se prétend omnipotent dans la journée (et dit non à tout), autant, la nuit venue, il se ravise et se sent faible et fragile. Le souvenir des énervements et des crises qu’il a su générer auprès de ses parents l’envahit et inconsciemment, il se culpabilise et fait des cauchemars. Au matin, le cauchemar l’ayant « acquitté » de son fort caractère de la veille, il repart de plus belle et recommence à dire « non ! ».

Entre deux et quatre ans : l'individuation
L’enfant va réaliser un travail mental de tout premier ordre : l’individuation. C’est-à-dire la constitution de lui-même en tant qu’individu à part entière : un être indivisible, un et uni. Pour cela, il va appréhender tout l’univers qui le constitue : ses parents, sa maison, son doudou, ses frères et sœurs, son assistante maternelle, sa référente à la crèche, son institutrice de maternelle, ses copains, ses jouets, les joies et les peines qui l’animent, la jalousie les peurs etc., pour en faire quelque chose de cohérent, contenu en lui. L’image la plus réaliste pour représenter ce travail de constitution en un tout unifié est celle du puzzle. Rassembler les parties en un ensemble cohérent dans un cadre défini. Ce « travail » mental est essentiel pour la suite de l’organisation de la personnalité de cet enfant. En effet, c’est lorsque l’enfant ne parvient pas bien à réaliser ce « puzzle symbolique » qu’il y a un risque de morcellement de l’individu.
Trois exemples simples et caractéristiques de cet âge nous rappellent l’importance de cette superbe réalisation mentale.
• L’exemple du biscuit cassé : si, entre deux ans et quatre ans, on propose à un enfant un biscuit cassé en deux, il le refusera car il n’est pas entier ; cela lui rappelle la sensation de morcellement contre laquelle il lutte pour faire de sa personne un tout unifié.
• Beaucoup d’enfants, et principalement les filles, aiment faire des découpages et des collages de pièces de papier et carton de toutes formes. Ces patchworks sont la représentation du travail psychique interne qui les anime. « Couper/coller », n’est-ce pas justement, ce qui le caractérise ? C’est-à-dire rassembler des pièces éparses en un tout ?
• L’enfant n’est pas prêteur durant cette phase d’individuation. Prêter un de ses objets (doudou, jouet, etc.) reviendrait pour lui à s’amputer d’une partie de son capital. Or, ôter une pièce de son puzzle intérieur le fragiliserait, voire le détruirait. À cet âge, il est naturellement égocentrique, c’est-à-dire centré sur son ego.

À quatre ans : il devient un être social
D'autres difficultés d’endormissement apparaissent, plus élaborées que celles traversées à deux ans. En effet, son intelligence progresse et il parvient, cette fois, à mieux percevoir l’objet de ses peurs au moment de s’endormir. Il imagine des êtres humanoïdes ou des animaux venant lui rendre visite. Selon les enfants, ce peut être un fantôme, un monstre, un ogre, une sorcière ou plutôt le loup, un crocodile, etc. Là encore, les prétentions de toute-puissance auxquelles l’enfant aspire tant dans la journée, sont anéanties lorsque tombe la nuit et qu’il doit se séparer durant huit heures ou plus de ses parents protecteurs. Seul, dans le noir, allongé dans une position qui le fragilise et le rend vulnérable, il prend bien soin de revenir à la réalité : il n’est qu’un enfant, petit et sans force face à son assaillant (inventé de toutes pièces, par ses propres soins).
À cet âge-là, l’enfant apprend à dessiner. Il sait déjà tracer une boucle fermée sur laquelle il appose deux grosses taches pour les yeux et un trait maladroit pour la bouche. Ainsi, la première ébauche d’un visage humain apparaît sous ses doigts. Au fur et à mesure de son engouement pour le dessin, il va peu à peu représenter graphiquement des formes de plus en plus évoluées pour réaliser, en définitive, un bonhomme complet. L’enfant se représente le corps humain, son corps, celui de l’autre, et donc lui-même en société. C’est aussi par le dessin que cet enfant devient un être social.



*Spécialiste de l’enfance et de la parentalité, auteur de « Mieux comprendre votre enfant » de Harry Ifergan (Marabout Family)

 

C’est quoi un enfant qui va bien ?

Pour le psychologue Harry Ifergan, un enfant va bien psychologiquement est un enfant qui témoignera du « triptyque de bonne santé mentale » représenté par trois points essentiels : 1. Est-ce qu’il se nourrit bien ?
2. Est-ce qu’il dort bien et avec plaisir
3. Est-il de bonne humeur et se cela se voit- il ?
Article rédigé par : Harry Ifergan, psychologue, psychanalyste, auteur de "Mieux comprendre mon enfant".Marabout

Pleurs du soir : tout savoir


Pleurs Du Soir : Tout Savoir

Les pleurs du soir tout savoir

À chaque nuit tombée c’est le même schéma, babychou pleure et est inconsolable, dans un premier temps vous vous sentez dépourvue et dépassée puis vient la fatigue et vous commencez à en avoir marre, on appelle ça les pleurs de décompressions, vous connaissez sans doute…

Quand, où et comment ?

Le soir un peu avant le couché du soleil, et après le 4ème ou 5 ème repas, la durée de ses pleurs peut varier entre 10 à 15 minutes pour les chanceux et jusqu’à 2 ou 3 heures pour les moins chanceux. De gros sanglots, bébé pleure et crie à chaudes larmes, mais c’est tout à fait normal il s’agit des pleurs de fin de journée ou dit de décompression. Babychou a découvert des centaines de choses dans la journée et il a besoin de se défouler, et il n’a pas d’autres moyens de le faire…

Comment le calmer

Bébé a besoin de compassion de calme et de câlins. Vous pouvez le positionner à plat ventre sur votre bras et marcher pour le bercer.
Vous pouvez également allonger bébé sur vos jambes et croiser ses bras contre son torse. N’hésitez pas non plus à l’emmailloter.

Il pleure dés qu’on le pose dans le lit

Ses pleurs sont liés à l’angoisse de la séparation. Certains parents fatigués peuvent être tentés par laisser bébé pleurer dans sa chambre. Effectivement il finira par s’endormir mais avec un sentiment profond d’abandon. Votre petit ange a besoin d’être rassuré. Armez vous de patience …

dimanche 7 mai 2017

Education bienveillante : de quoi parle-t-on ?

EDUCATION BIENVEILLANTE : ÊTRE À L’ÉCOUTE DES TOUT-PETITS ET DE LEURS ÉMOTIONS

Education bienveillante : de quoi parle-t-on ?

Récemment, les Caisses d’Allocations Familiales, ainsi que Laurence Rossignol, ont mis en avant l’importance de l’éducation bienveillante pour garantir le plein épanouissement de l’enfant - et par extension celui de l’adulte qu’il deviendra - ainsi que pour prévenir les violences faites aux enfants dans notre pays. Derrière ce terme sont regroupés différentes approches d’éducation, différents courants, tous au service d’une relation à l’écoute des besoins de l’enfant… L’éducation bienveillante repose surtout sur différentes théories, et autres concepts, loin d’être aussi récents qu’on veut bien nous le faire croire…
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La théorie de l’attachement :  les interactions avec l’adulte sont fondamentales
L'un des premiers fondements de l’éducation bienveillante, c’est la théorie de l’attachement. Elaborée par John Bowlby entre les années 50 et 80, cette théorie met en exergue le fait que dans l’enfance, l’humain construit des modèles d’attachement, en fonction des interactions qu’il aura avec les adultes qui l'entourent, et de la façon dont ils sauront, ou pas, répondre à ses besoins. C’est à partir de ces premières expériences interactionnelles que l’enfant va construire sa base de sécurité, et cela va avoir des conséquences sur la façon dont plus tard, il va oser manifester sa détresse, demander de l’aide, et trouvera du soutien ; autrement dit, sur la façon dont il va créer des liens.

La psychologie positive : comprendre pourquoi ceux qui vont bien vont bien !
Un autre pilier de l’éducation bienveillante est la psychologie positive, que l'on confond souvent à tort avec la pensée positive. Non, pratiquer une éducation bienveillante, ce n’est pas voir la vie en rose 24h/24, avoir la pêche et l'envie de s’amuser même à 2h du matin. Ce n’est pas non plus être gentil et doux et prendre les choses du bon côté quand le petit B, 2 ans, exerce ses talents d’artiste sur le  mur du salon avec des feutres non lavables. La psychologie positive, élaborée en 1998 par Martin E.P. Seligman, s’oppose à la psychologie clinique. Cette dernière s’intéresse à la pathologie, à la souffrance psychique, et émet des hypothèses sur ce qui amène le patient à souffrir, en analysant son vécu infantile ou la façon dont il interagit avec le monde, alors que la psychologie positive, elle, s’intéresse aux adultes bien dans leur peau, qui ont confiance en eux, réussissent professionnellement et affectivement. Elle répond à la même rigueur scientifique que la psychologie clinique mais n’étudie pas l’humain sous le même angle. La psychologie positive, donc, a pu tirer, à partir de l’étude sur des adultes épanouis, quels étaient les facteurs qui pourraient aider les enfants, à devenir confiants, responsables, empathiques, et résilients.

La Communication Non Violente (CNV) : le langage de l’empathie
La Communication Non Violente est un « langage », une façon de communiquer élaborée par Marshall B. Rosenberg dans les années 70, visant la connexion avec l’autre basée sur l’empathie. Elle découle de l’Approche Centrée sur la Personne de Carl Rogers, dont Marshall Rosenberg a été l’élève. La CNV invite chacun à se centrer sur ses propres besoins, à prendre la responsabilité de leur satisfaction, avec l’aide ou non des autres, auxquels il est alors fait une demande. Cette approche implique de prendre conscience de ses émotions, de savoir les nommer et les traduire en besoins à satisfaire pour ensuite passer à l’élaboration de stratégies visant à cet objectif. Elle invite à sortir du conditionnement induit par notre éducation et notre culture, qui nous amène souvent à poser des jugements moraux, des évaluations, des interprétations, sur ce qui ne sont en réalité que des faits observables par le prisme de notre propre perception.
Dans le courant de la Communication Non Violente, ont émergé des approches telles que celles développées par Haim Ginott, et mises en pratique par Adèle Faber et Elaine Mazlish, ou encore Thomas Gordon, qui ont adapté la communication Non Violente à des relations adultes/enfants. Aux travers d’ateliers à destination des parents et des éducateurs, tels que les ateliers « parler pour que les enfants écoutent », pour ne citer qu’eux.

Les neurosciences :  une meilleure connaissance du cerveau de l’enfant et de ses possibilités.
Les neurosciences sont l’ensemble des découvertes sur le fonctionnement du cerveau. Grâce aux progrès de l’imagerie, celles-ci ont connu de grandes avancées ces 15 dernières années, venant ainsi infirmer certaines hypothèses ou en confirmer d’autres. On sait de mieux en mieux comment se développe le cerveau du jeune enfant, et ainsi appréhender avec plus de justesse ce que celui-ci peut faire, comprendre ou comment il se représente son environnement en fonction de son âge. On sait également que certaines compétences sont présentes dès la naissance (comme les capacités d’empathie ou le jugement moral), mais que celles-ci vont se développer de façon plus ou moins harmonieuse en fonction des interactions du bébé avec son environnement. Toutes ces découvertes nous indiquent comment il nous est possible d’accompagner les enfants dont nous avons la responsabilité, pour leur permettre d’avoir un développement le optimal possible.

Un accompagnement bienveillant qui s’appuie sur les compétences de l’enfant
En périphérie de tout ça, on retrouve tout un ensemble de pratiques issues du maternage proximal (comme le portage, l’allaitement,…) de l’éducation (comme la motricité libre ou la vision de  Maria Montessori). Ces approches vont dans le sens d’un positionnement relationnel basé sur la confiance dans les ressources de l’enfant pour aller vers son propre développement, à partir de ses propres expériences sensorielles et motrices. Ce qui implique un soutien, un accompagnement bienveillant de la part de l’adulte, qui devient un tuteur qui accueille, enseigne et transmet à l’enfant par le biais de la relation qu’il construit avec lui, les compétences relationnelles et émotionnelles lui permettant progressivement d’appréhender les contours de sa propre identité et de son unicité.
On perçoit alors comment cette éducation bienveillante, invite à une perception de l’enfant comme un être de potentialités, que l’éducation et la relation vont lui permettre de développer. Il y est également question pour nous les adultes, de renoncer à agir dans l’intention d’éduquer à partir d’un projet pour l’enfant, mais de lui offrir des opportunités de découvertes de lui-même. Car, n’en doutons pas, une pleine connaissance et conscience de nous-mêmes, de nos limites, besoins et valeurs, favorisent la rencontre avec l’autre, la responsabilité et la pleine humanité.
Article rédigé par : Marjorie Nibbio, formatrice petite enfance

samedi 6 mai 2017

Le jeu d’imitation

Le jeu d’imitation, déterminant dans le développement de l’enfant

S’occuper de son ours malade ou mettre sa poupée au lit, préparer un gâteau ou planter un clou, les bébés adorent jouer à faire semblant. Mais à quoi sert vraiment le jeu d’imitation ?

 
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Dès ses premiers mois, le tout-petit  imite l’adulte, le plus souvent sa maman, lorsqu’elle fait « bravo », « coucou » ou « au revoir ». On parle d’imitation directe car l’enfant reproduit  spontanément le geste qu’il vient de voir. Vers 18-24 mois démarre véritablement le processus d’imitation.  « A travers le jeu, le bébé est alors capable d’imiter un modèle en son absence en réactivant des images mentales, explique Anne-Sophie Casal, psychologue, responsable  du secteur jeu et petite enfance au Centre national de formation aux métiers du jouet. Il reproduit une action qu’il a vécue ou observée dans son quotidien, c’est ce qu’on appelle l’imitation différée. Le petit enfant fait semblant de manger ou de boire, il évoque quelque chose d’absent. Il utilise sa pensée symbolique qui est train d’émerger.  » Au départ, l’enfant dirige le jeu vers lui, quand il fait semblant de se brosser les cheveux, puis vers l’autre, son nounours, lorsqu’il fait mine de le coiffer. L’imitation différée n’est possible que lorsque l’enfant a acquis la permanence de l’objet, c’est à dire la compréhension que lorsqu'un objet cesse d'être présent il continue d'exister. La deuxième année, la fonction symbolique se développe grâce aux jeux d‘imitation. Pour le psychologue Jean Piaget, connu pour ses travaux en psychologie du développement, le langage émerge grâce à l’imitation différée.

La pratique du jeu symbolique
Les jeux d’imitation sont déclinables à l’infini. De la mallette de docteur au camion de pompier en passant par l’incontournable dînette et le déguisement de princesse. « Plus les objets sont réalistes, plus l’enfant va les investir, souligne Anne-Sophie Casal. Il ne faut pas hésiter à lui montrer le vrai objet avant de lui proposer celui en plastique et surtout veiller à ce qu’il soit toujours conforme aux normes de sécurité. » Chez les plus petits, les jeux doivent être simples, un poupon, un biberon, une brosse. Les 1er « faire semblant » sont très centrés autour du quotidien de l’enfant (le repas, le sommeil, le bain). Pas toujours besoin de matériel sophistiqué, les enfants s’amusent et imaginent des situations avec les objets du quotidien: une cuillère en bois, des bassines, des seaux, des cartons. Les jeux symboliques se classent en trois catégories : les jeux de rôle avec la cuisine, la dînette, la nurserie (poupon, baignoire, biberon etc. ), les activités ménagères, l’atelier de bricolage et tous les déguisements. L’enfant les utilise  pour imiter des personnes, des animaux, des situations, des événements qu’il a observés dans son quotidien. Les jeux de représentation (dessin, pate à modeler, ardoise) permettent au tout-petit de représenter des objets, des personnages, des situations ou des évènements. Enfin, dans les jeux de mise en scène (garage, caserne de pompier, ferme, ainsi que les figurines qui s’y rapportent), l’enfant n’est plus acteur, il invente ses propres histoires avec des personnages à qui il attribue des rôles. Le jeu de mise en scène nécessite que la pensée symbolique soit déjà bien consolidée, pas avant 3 ou 4 ans.

Le jeu symbolique agit sur le développement global
Le développement cognitif dépend  de la maturation du cerveau et des interactions sociales et physiques. En imitant, l’enfant interagit avec son environnement, il construit ainsi ses structures cognitives. Entre 2 et 4 ans, le jeu symbolique permet au tout-petit de résoudre des conflits internes, de se libérer des contraintes du quotidien. Comme le souligne Anne-Sophie Casal, « il a un rôle d’exutoire de tension. L’enfant reproduit des scènes de son quotidien, de son point de vue, dans un cadre sécurisant. Très souvent, il rejoue l’autorité en grondant sa poupée ou son doudou. C’est une manière pour lui d’assimiler les rôles sociaux et de se soumettre aux règles et aux codes. » En faisant semblant d’être l’autre, l’enfant peut exprimer des choses même lorsqu’il ne maîtrise pas totalement le langage. Il prend du recul par rapport à ce qu’il vit. Le jeu d’imitation participe également au développement de sa motricité. En manipulant de nombreux petits objets, par exemple dans un jeu de dînette, il développe sa motricité fine. Lorsqu’il donne à manger au bébé ou l’habille, il ajuste ses gestes pour parvenir à son but. Enfin, l’imitation joue un rôle majeur dans la socialisation. Le fait de jouer d’autres rôles permet de prendre conscience de l’existence de l’autre mais aussi de soi-même et de jouer en interaction.

Voir notre sélection de jeux d'imitation 
Lire notre article sur le jeu symbolique à la crèche 
Article rédigé par : Suzanne Godot


Tapis d'éveil : les atouts des tapis d'éveil pour les bébés


Un tapis d'éveil pour stimuler Bébé

Le tapis d'éveil idéal pour Bébé doit allier sécurité, confort et variété des jeux. Et comme son nom l’indique, il doit proposer différentes activités pour permettre de développer tous ses sens. On fait le point.

Tapis d'éveil : un nid douillet !

Pour se reposer ou faire marcher ses sens, votre petit « touche-à-tout » appréciera dès les premières semaines son tapis d’éveil tout doux et plein de couleurs.
Comme tout jouet ou article de puériculture, le tapis d’éveil doit comporter la mention « conforme aux exigences de sécurité », certifiant que l’objet répond aux normes en vigueur. Concernant le tapis d’éveil, les experts sont notamment attentifs à ce que l’enfant ne puisse pas détacher et avaler certains éléments.
À cette condition, et sauf si un âge minimum est précisé sur l’emballage, le tapis d’éveil peut être utilisé dès la naissance. Il constitue alors un espace de détente d’où le bébé, couché sur le dos, peut observer à sa guise le monde alentour. Puis, à partir de 6-8 mois, l’enfant commencera à s’intéresser aux différentes activités qui lui sont offertes sur son tapis.
Le confort avant tout ! Le tapis d’éveil est d’abord… un tapis. Il doit être d'épaisseur suffisante pour accueillir confortablement votre tout-petit et l’isoler du sol.
Encore mieux que les tapis molletonnés, il existe désormais des tapis gonflables, qui épousent le corps de l’enfant. Ils se présentent le plus souvent comme des petites piscines recouvertes d’un tissu très doux, avec des boudins latéraux délimitant l’aire de jeux et pouvant servir de soutien à la position assise.
Le roulé-boulé sur cette texture amusante va vite devenir l’une des activités favorites de votre bébé. Alors afin d’éviter tout risque d’allergie, optez pour le tout coton. A moins que vous ne préfériez les tapis en mousse. Dans une matière proche de celle des tapis de sol de camping, ils sont généralement formés par un assemblage de carrés de couleurs et de textures différentes. Comme fond de parc, c’est l’idéal : votre apprenti marcheur ne risque pas de se prendre les pieds dedans !

Un tapis pour éveiller ses sens

Synthèse de tous les types de jeux éducatifs qui existent pour les tout-petits, un tapis d’éveil digne de ce nom doit offrir des possibilités d’activités variées pour éveiller les sens de Bébé :
  • des volets à soulever pour apprendre à manipuler ;
  • des tissus colorés à toucher et des "bidules" qui font du bruit pour éveiller les sens ;
  • un miroir pour apprendre à se connaître ;
  • un ou plusieurs hochets
  • un anneau de dentition.
Un tapis d'éveil avec ou sans arche d'activités ?
Le tapis peut être vendu avec un portique. Arceau en plastique rigide que l’on pose par-dessus l’enfant allongé, le portique sert de support à différents hochets qui font du bruit lorsque l’enfant les agite. Il peut constituer une activité supplémentaire offerte par le tapis d’éveil… Mais si vous souhaitez pouvoir l’utiliser séparément (fixé aux montants du lit par exemple), assurez-vous qu’il soit bien détachable du tapis… ou achetez-le séparément. Quoi qu’il en soit, évitez les couleurs pastel, que votre enfant n’est pas capable de percevoir correctement. Les tout-petits adorent les couleurs vives et les formes géométriques simples.

Les "petits plus" du tapis d'éveil

Quelques astuces pour bien choisir le futur tapis d'éveil de Bébé...
  • Il va sans dire que le tapis doit être lavable. Si le dessous du tapis est en PVC, c’est encore mieux ! Grâce à la doublure plastique, les régurgitations de Bébé, fréquentes à cet âge-là, ne transperceront pas le tapis et ne tacheront pas la moquette. Pour ceux en tissu, c’est encore mieux s’ils supportent des températures élevées (60°C au moins afin de détruire toutes les bactéries). Ceux en mousse ou en plastique se nettoient facilement d’un coup d’éponge.
  • Pliable avec une poignée ou vendu avec un sac à dos de rangement, le tapis d’éveil doit être facile à transporter : c’est un jeu de tous les jours. De ce point de vue, les "tapis piscines" ont l’avantage de ne pas prendre trop de place une fois dégonflés.
  • Si vous souhaitez vous servir du tapis d’éveil comme fond de parc, choisissez-le avec des liens d’attaches à chaque coin s'il est en tissu, avec des bords qui se redressent s'il est en mousse, ainsi le tapis ne glissera pas dans tous les sens.
  • Pour l’été : il existe désormais des moustiquaires pour protéger l'enfant des "petites bêtes", ainsi que des petites tentes anti-UV pour qu’il puisse jouer dehors à l'abri du soleil.
Un tapis d'éveil, combien ça coûte ?
 Les prix des tapis d’éveil sont très variés : ils vont de 40 euros pour les plus basiques, à plus de 100 euros pour les plus complets et les plus perfectionnés.
 Compter un minimum de 30 euros pour la tente anti-UV et la moustiquaire.

http://www.parents.fr/bien-s-equiper/puericulture/les-atouts-du-tapis-deveil-78791

La roséole

La roséole

Connue aussi sous le nom de « sixième maladie », la roséole est fréquente entre 6 mois et 2 ans. Heureusement, elle est généralement bien supportée, l’éruption cutanée ne provoquant pas de démangeaisons. En revanche, son diagnostic est assez difficile à poser car au début son seul symptôme est une assez forte fièvre.
Les symptômes : des petites taches rosesLa roséole débute par une forte fièvre pouvant facilement monter à 40°C. Accompagnée de petits ganglions, notamment dans la nuque à la lisière des cheveux, cette fièvre cesse le 4ème jour. Apparaissent alors sur le visage et le buste de l’enfant des petites taches roses légèrement en relief. Elles sont facilement reconnaissables car elles ne le grattent absolument pas et blanchissent si vous appuyez dessus. Cette éruption dure généralement entre 24 et 48 heures. Ce n’est qu’à ce moment que le diagnostic peut être posé. Les trois premiers jours, la seule fièvre peut faire penser à une foule de virus mais aussi à une infection urinaire.
Le virus de la roséole se transmet par les sécrétions du nez et de la gorge. La contagion débute quelques jours avant l’apparition de la fièvre et cesse au moment de l’éruption cutanée. En l’absence d’autres symptômes (vomissements, diarrhées, toux … ) et si la fièvre est bien tolérée, il n’est pas vraiment utile pour les parents de consulter. Un avis médical s’impose uniquement si l’enfant est porteur d’une malformation rénale, afin d’écarter le diagnostic d’infection urinaire, ou si la température ne chute pas au 4ème jour.

Le traitement : du paracétamol si la fièvre est gênanteCette maladie virale guérit spontanément. Il n’y a rien à mettre sur les lésions : elles ne démangent pas et ne présentent aucun risque de se surinfecter. Seule la fièvre peut gêner le petit malade. Pour la faire baisser, il faut le découvrir, lui proposer à boire régulièrement, maintenir la température de sa chambre à 19°C et au besoin lui donner du paracétamol. 

PrécautionsL’éviction n’est pas obligatoire. Cela dépend si vous ou votre structure acceptez ou non les enfants fiévreux. Néanmoins, si l’enfant est patraque, vous pouvez suggérer à ses parents qu’il soit gardé à la maison.
En revanche, pour éviter que tous les enfants accueillis ne l’attrapent, les règles d’hygiène de base sont essentielles : lavages fréquents des mains, désinfection des jouets…

Ne pas confondre avec…
La rougeole
La scarlatine 
La rubéole
Article rédigé par : Aurélia Dubuc

L’asthme

Journée mondiale de l’asthme : les pneumologues insistent sur le dépistage précoce

Aujourd’hui mardi 2 mai c’est la journée mondiale de l’asthme. L’occasion pour les pneumologues de rappeler combien un diagnostic précoce conduit à une prise en charge efficace, personnalisée, à un suivi régulier. Et donc à un traitement qui permet de dominer la maladie. On a coutume de dire que l’asthme ne peut se diagnostiquer avant trois ans, âge auquel on peut faire passer des tests comme les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) seule exploration fiable qui permette d’évaluer le degré d’obstruction des bronches. Ou comme le test de provocation bronchique qui évalue, lui, leur degré de réactivité. Néanmoins, tous les pneumologues sont d’accord pour dire que bien souvent, avant cet âge, des signes peuvent alerter ou faire suspecter un possible asthme.
Avant trois ans, déjà des signes d’alerte
« Dès la naissance, il y a déjà des asthmes rappelle le Dr Bernard Pigearias, pneumologue. Mais il est vrai que chez les bébés et les très jeunes enfants le diagnostic est difficile et incertain. Deux signes doivent alerter les parents et les professionnels de la petite enfance. D’une part une toux qui ne cède pas dans le mois suivant le traitement à base de bronchodilatateur : cela doit amener à consulter car cela peut être les prémices d’un asthme. D’autre part, un sifflement dans les bronches. »
Il est vrai que bien souvent ces deux signes sont aussi pour les plus petits les symptômes d’une bronchiolite. Or tous les bébés sujets aux bronchiolites ne deviendront pas asthmatiques. Le pneumologue le reconnait : « une toux annonçant un asthme n’a en soi rien de spécifique. En revanche dans le cas de sifflement, une consultation s’impose. Si le médecin constate qu’il y a une réduction du débit des bronches réversible, qui cède sous ventoline, le diagnostic pourra être posé. »
La prévention commence au bout du nez
Le médecin insiste aussi sur ces gestes du quotidien qui peuvent jouer un rôle important de prévention. « La prévention commence au bout du nez » assure-t-il En clair, dès qu’un enfant a le nez bouché il faut procéder à des lavages de nez réguliers. Car quand un petit a le nez bouché, il a tendance à respirer par la bouche et donc à inhaler toutes sortes d’allergènes qui vont directement sur ses bronches. Or on le sait l’asthme est souvent de cause allergique.  Autres conseils : le port du masque qui devrait être plus utilisé dans les crèches et faire tousser les petits dans leur manche.
Un PAI en cas d’asthme avéré
Les tout-petits sujets aux crises d’asthmes lorsqu’ils sont accueillis en structures collectives bénéficient la plupart du temps d’un PAI.
«  Je suis amené à faire très souvent des PAI, explique le Dr Pigearias. Néanmoins , normalement si le traitement de fond est adapté et bien suivi, la survenue de crises devrait être exceptionnelle. Mais évidemment le PAI prévoit toujours le détail du taritement de crise, l’inhalation de ventoline et le recours aux urgences si la crise ne cède pas dans l’heure.»

Lire aussi : comment réagir face à une crise d'asthme
Article rédigé par : Catherine Lelièvre

Comment accompagner les tout-petits dans l’acquisition de la marche ?


Comment accompagner les tout-petits dans l’acquisition de la marche ?

Le mieux est l’ennemi du bien ! Côté acquisition de la marche, moins les  professionnels de la petite enfance en font, mieux c’est. Un enfant marchera quand il sera prêt. Entre 9 mois et 18 mois en général.  Inutile de lui mettre la pression. Tout juste peut-on lui concocter un environnement favorable.

 
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Premiers pas
Premiers  pas : tout est affaire d’équilibre
« Dans la marche, le mouvement des jambes, c’est très simple. Les enfants savent le faire très tôt. La plus grande difficulté c’est l’équilibration et la coordination entre de nombreuses informations » explique Monique Busquet, psychomotricienne.  Et l’équilibre - indispensable - à l’acquisition de la marche, c’est à l’enfant de le trouver tout seul. Personne ne peut le faire à sa place et lui épargner de tomber. Ce qu’on peut faire pour lui faciliter la tache c’est le laisser nus pieds. Car l'enfant reçoit des informations sensorielles par la plante des pieds, ce qui l’aide dans sa recherche d’équilibre. Cela participe aussi à  a musculation de ses pieds. Les chaussures empêchant, elles,  les pieds de "travailler".
En fait, à la crèche, on va seulement mettre à disposition des apprentis-marcheurs, des points d’appui : de gros blocs de mousse, de petits meubles bas  pour les accompagner dans le passage du quatre pattes à la position verticale. Chez l’assistant maternel, il suffit d’une table basse, d’un fauteuil ou d’un pouf …
« La position debout dit Monique Busquet, c’est comme le quatre pattes …sauf que les points d’appui sont verticaux ! ». Quand un enfant commence à  y songer, ses mains montent progressivement en prenant appui sur les jambes d’un adulte, un petit copain, une petite table …
Tous les petits comprennent que l’équilibre est le nerf de la guerre ! Vous les voyez, ils lâchent une main, se balancent légèrement pour  retrouver une stabilité et se déplacent sur le côté en se tenant toujours d’une main. Ils testent, tâtonnent. Puis un jour, ils lâcheront les deux mains. Il y aura des ratés et des chutes, parce que l’acquisition de la marche est un long processus  qui a commencé au moment où le bébé s'est mis à ramper et qui se termine quand il marche bien assuré sur ses deux jambes.

L’art de tomber en douceur
«Pour qu’un enfant ose marcher rappelle la psychomotricienne, il  faut qu’il soit en confiance, et qu’il sache comment tomber. Il faut qu’il accepte de gérer un déséquilibre, qu’il n’ait pas peur de tomber». Certains se laisseront tomber en douceur, en anticipant. D’autres accompagneront leur mouvement avec élégance et méthode : « en chevalier servant comme on dit » un genou à terre  et un genou levé. Ceux qui ont été beaucoup assis tombent plutôt en arriére. Ceux qui ont fait beaucoup de quatre pattes plutôt en avant. « Quand un enfant a fait beaucoup de  quatre pattes avant de marcher précise Monique Busquet  il se servira des ses bras pour s’équilibrer dans sa (re) descente».
Conclusion : pas la peine de trop solliciter les tout-petits, de leur tendre les bras avec insistance et de leur dire «allez"  . En général ils y mettent spontanément toute leur énergie tant ils sont contents d’accéder à la marche  et à l’autonomie qu’ils vont ainsi acquérir !
Les seuls enfants qui doivent être encouragés  (plus par des paroles que par des gestes) sont ceux qui ont peur. Peur de se lancer, peur de tomber.

Les « aides à la marche » inutiles
Dans la plupart des crèches, adeptes de la motricité libre, on respecte le rythme des enfants et on ne fait pas de forcing pour les inciter à marcher. On les laisse évoluer au sol, puis se déplacer d’appui en appui et faire leurs expériences motrices tout seuls. Sous le regard bienveillant et soutenant des professionnels. Et dans un environnement sécurisé. Les assistantes maternelles aussi, sont nombreuses à avoir compris que c’est l’enfant qui décide du moment où il fera ses premiers pas ! Et  la plupart, désormais  adoptent les mêmes attitudes que les pros de l’accueil collectif.  
On peut mettre un chariot de marche ou un porteur à la disposition des petits.  Ce sont de bons jouets moteurs qui les amuseront bien sûr. « Mais précise Monique Busquet il ne faut pas croire que cela va les aider à marcher ». Les chariots de marche par exemple, ils s’en serviront mieux quand ils sauront déjà marcher, car l’équilibre est plus difficile à garder quand on pousse quelque chose.
 
Trotteur : attention, danger
Le  trotteur ( appelé aussi youpala)  est en revanche franchement inutile Avancer les jambes c’est facile ! Or le trotteur n’a d’autre intérêt que de permettre aux petits de faire ce mouvement, sans efforts, sans avoir a trouver leur équilibre. Ce n’est donc pas une aide à la marche. Au contraire !
Par ailleurs il est dangereux car il favorise la survenue d’accidents. Les tout-petits foncent à toute vitesse et  peuvent s’engager dans des escaliers par exemple  (8O% des accidents de youpala).  Avec à la clef de sérieux traumatismes crâniens. Le youpala est interdit au Canada et en Australie. Il pourrait l’être en Europe. De nombreuses PMI ont mis au point des campagnes pour sensibiliser les parents et les professionnels. Comme celle du Val de Marne, par exemple.
« Par ailleurs note Monique Busquet, les enfants  dans leur trotteur n’ont pas besoin de regarder où ils mettent les pieds ni où ils vont pour avancer. Or pour marcher, en plus de l’équilibre, il faut savoir coordonner le regard et le mouvement des jambes.» Moralité, une fois qu’ils marchent , ces enfants-là tombent plus souvent que d’autres et se cognent aussi plus que les autres, tant ils ont pris l’habitude de ne pas regarder.
Deux autres bonnes rasions selon la psychomotricienne, d’inciter les parents à renoncer au youpala : certaines recherches ont montré que les bébés-youpala, à 6 ou 7 ans ont de moins bons repères  dans l’espace. Et on a aussi  observé qu’ils marchaient souvent sur la pointe des pieds car ils avaient développé une hypotonie des muscles de l’arriéré du corps (mollets, dos, nuque)  

 

Ne pas lui tenir les mains !

Tenir un enfant par les deux mains, en se plaçant derrière lui pour l’aider à marcher est contre productif : en effet les bras ainsi levés, il lui sera plus difficile de trouver son équilibre. Tout comme quand il est plus assuré marcher à côté de lui en le tenant  d’ seule une main est plus source de déséquilibre qu’une réelle aide.


Article rédigé par : Catherine Lelièvre